- MARIAGE
- MARIAGESOUVENT on a parlé d’amour et d’institution, de l’amour en tant qu’il adopte des modalités institutionnelles d’existence et d’expression. À ce titre, le mariage est aussi l’objet d’études sociologiques, juridiques, anthropologiques, économiques. La difficulté est alors, dans ce mouvement qui va de l’amour à l’institution, d’éviter que celui-là soit escamoté au seul profit de celle-ci. On a plus de chances d’y échapper si l’on parle du mariage et du couple simultanément. Certes, la conscience commune semble ne point les séparer: tel serait étonné qu’on lui parlât d’un mariage sans couple, alors que sous ses yeux nombreux s’offrent les couples sans mariage. Mais c’est là l’apparence et la fausse conscience commune, tant il est vrai que la représentation que les hommes se font est éloignée du réel et du réellement vécu. Y a-t-il tant de mariages qui vivent le couple? Y a-t-il tant de couples qui ne soient pas déjà mariages? Les définitions vacillent en même temps et parce que les civilisations se défont aujourd’hui et parce que des aurores nouvelles pointent. Tant qu’il s’agissait d’échanger des femmes et des biens, d’assurer un lignage et de fournir des membres à la cité, le mariage régnait en maître. Voici que dans l’Occident chrétien naissent, tantôt hors du mariage et tantôt dans le mariage, des couples échangeant tendresse, parole, amour dans la conscience d’être avant tout des personnes. Au moment où saint Augustin opposait, en les isolant, l’art de la conversation réservée aux hommes et la capacité de reproduction propre à la femme, émergeaient des essais de relations multiples et multiformes entre l’homme et la femme, grâce ici ou là, paradoxalement, à un dégagement volontaire du mariage. Mais dans d’énormes zones humaines l’idée de couple n’a pas encore germé, et, dans cet Occident qui donne un sens à la temporalité, a-t-elle vu s’épanouir ses fleurs? Sur le fond de ce qui semble le plus universel, le mariage, voici que se dessine dans la société urbaine et industrielle, technique et planétaire, une façon nouvelle et singulière d’être homme et femme; façon qui trouve son appui dans la psychanalyse, l’ethnologie et l’anthropologie. Une nouvelle universalité s’annonce-t-elle? Ne rejoindrait-elle pas celle du mythe biblique des origines (vœu plus qu’histoire) présentant la rencontre de l’homme et de la femme comme la naissance tout à la fois du couple et du mariage? Il y eut d’abord le mariage sans couple digne de ce nom; avec des heurts et des malheurs, et plus souvent ceux-ci que ceux-là, mariage et couple ont essayé de marcher de pair; cette pseudo-synthèse se défait, s’est défaite, et on se trouve devant une alternative. L’alternative est liée à la situation que l’on accorde au sexuel, souvent dans son sens étroit, et à l’affectif, ou bien encore à la place que l’on offre à l’identité et à la différence. Des couples d’homosexuels existent. À moins que l’alternative ne surgisse aussi d’un vouloir d’affirmation des nouveaux chemins de liberté et d’amour que fournissent la société et les représentations contemporaines. Le champ n’est-il pas libre pour un mariage fondé sur le couple, pour un mariage comme histoire du couple?1 ♦ Action, fait de se marier. Demande en mariage. ⇒ main (demander la main de qqn). « Je ne pouvais accepter l'idée d'être demandée en mariage par des gens qui ne me connaissaient pas » (Sand). Donner sa fille, son fils en mariage à (qqn, un prétendant). Projet de mariage. ⇒ fiançailles. — Faire un mariage d'argent, d'intérêt. Mariage de raison, de convenance. Mariage d'amour.2 ♦ La cérémonie du mariage. ⇒ noce. Aller, assister à un mariage. — Cadeaux, corbeille de mariage. Liste de mariage. Messe de mariage. ⇒ bénédiction (nuptiale). Partir en voyage de noces après le mariage.3 ♦ Cortège nuptial. « Sur la route un mariage passait. Des voitures sales enrubannées d'un tulle poussiéreux cornaient à n'en plus finir » (Y. Queffélec).4 ♦ État d'une personne mariée, d'un couple marié; vie conjugale. Préférer le mariage au célibat. « La fidélité des femmes dans le mariage, lorsqu'il n'y a pas d'amour, est probablement une chose contre nature » (Stendhal). Les premiers temps du mariage. ⇒ lune (de miel). Anniversaire de mariage. ⇒ noces (d'or, d'argent). — Loc. fam. Le mariage de la carpe et du lapin : une alliance saugrenue, une union mal assortie.III ♦ Fig.1 ♦ Action d'associer, d'assortir des choses; son résultat. ⇒ accord, alliance, association, assortiment, mélange, réunion, 1. union. Mariage de deux couleurs, de deux parfums. Heureux mariage de mots. — « Un mariage haut en goût de sandre et d'anguille en meurette » (Gault et Millau, 1988).2 ♦ Jeux Réunion dans la même main, du roi et de la reine d'une même couleur. Par ext. Jeu de cartes où l'on cherche à faire des « mariages ».3 ♦ (XXe) Fusion de deux groupes politiques; regroupement, association d'entreprises. Mariage de deux entreprises pour préparer le grand marché européen.⊗ CONTR. Célibat ; divorce, séparation.Contraires :- divorce- séparationCérémonie, réception organisée à l'occasion de la célébration de cette...Synonymes :- épousailles (vieux)- hymen (littéraire)- noceSituation de deux personnes mariéesSynonymes :- unionContraires :- célibatAction de réunir, d'assortir des chosesSynonymes :- allianceJeux. Jeu de cartes, où l'un des buts est de réunir...Synonymes :- brisquemariagen. m.d1./d Union légitime d'un homme et d'une femme. Mariage civil. Mariage religieux.— Contrat de mariage.— Mariage coutumier, célébré par une autorité coutumière ou religieuse et non par l'autorité civile.d2./d Célébration du mariage. Assister à un mariage.d3./d Fig. Union, alliance, assortiment de deux ou plusieurs choses. Un heureux mariage de couleurs.d4./d Jeu de cartes qui consiste à réunir dans une même main le roi et la dame de la même couleur.⇒MARIAGE, subst. masc.A. — 1. a) Union d'un homme et d'une femme, consacrée par un ensemble d'actes civils ou parfois religieux et destinée à la fondation d'une famille. Synon. alliance, conjungo (fam.), hymen (littér.). Vous parlez de la famille, quand l'homme n'en a plus; et que le lien sacré et indissoluble du mariage est devenu la convention temporaire, le bail à terme de l'intérêt et de la volupté (BONALD, Législ. primit., t. 1, 1802, p. 177). Ce monsieur est un comédien, et les mariages qu'il contracte ne sont que des mariages de comédie (LECLERCQ, Mme Sorbet, 1835, 7, p. 163). L'institution du mariage évolue, comme le reste, et le terme de cette évolution, nous l'appelons, nous autres médecins, l'union libre (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 102). V. conjugal ex. de BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 228; consacrer ex. 1; engager II B 1 b ex. de SALACROU, Terre ronde, 1938, I, 4, p.166; époux I A ex. de CLAUDEL, Père humil., 1920, II, 2, p.523:• 1. ... Il y a eu une époque dans l'histoire de la famille où il n'y avait pas de mariage; les rapports sexuels se nouaient et se dénouaient à volonté sans qu'aucune obligation juridique liât les conjoints.DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p. 22.— Mariage + adj. Il faut prendre garde qu'un beau mariage est souvent le contraire d'un bon (FEUILLET, Paris., 1881, p.8). Et je me dis parfois qu'un mauvais mariage a du bon. Il laisse la vie ouverte; tout reste possible et l'on peut tout espérer (A. FRANCE, Pt Bonh., 1898, p. 158). V. chrétien ex. 3; légitime1 A ex. de DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p. 91:• 2. [Ma mère] ne se fit (...) pas scrupule des irrégularités qui facilitèrent son mariage civil, mais elle le porta si loin quand il fut question du mariage religieux, que ma grand'mère, malgré ses répugnances, fut obligée d'y assister.SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 78.SYNT. Mariage catholique, protestant; mariage aristocratique, bourgeois, princier; mariage assorti, avantageux, brillant, heureux, inespéré, raisonnable, riche; mariage légitime, régulier, valable; mariage forcé, précoce, tardif; mariage impossible; mariage intertribal; premier, second mariage.♦Mariage blanc. Mariage non consommé. C'est dans une espèce de mariage blanc qu'elle [Jacqueline] connut tour à tour le spahi Guillaume de Crissey; et Prosedascù le pianiste; et un cousin tout rouge de sa gouvernante anglaise (TOULET, Demois. La Mortagne, 1920, p. 92).♦Mariage clandestin. V. ce mot A. Mariage consanguin. V. ce mot I B. Mariage exogamique. V. exogamique, s.v. exogame rem.♦Mariage mixte. Mariage entre personnes de religions ou d'ethnies différentes:• 3. Jusque-là, (...) nous n'avions guère distingué nos amis Israélites de nos amis Chrétiens (...). Des Israélites remplissaient dans l'État les fonctions auxquelles nos pères s'étaient voués: les «carrières libérales» (...). Autour de nous des «mariages mixtes» [entre Juifs et Chrétiennes] avaient produit de si heureux croisements (...) qu'après deux générations le nom, presque seul, marquait l'origine paternelle.BLANCHE, Modèles, 1928, p. 113.♦Mariage matrilatéral, patrilatéral. Mariage morganatique. Mariage putatif.— Mariage de + subst. Mariage de coeur, d'inclination, d'intérêt. Madame Bernard [à Marie]: (...) ce n'est pas un mariage d'amour que je vous propose, c'est un mariage de raison, ou, pour dire plus, un mariage de réhabilitation (AUGIER, Fourchambault, 1878, p. 136). V. argent ex. 19; convenance ex.9.— Subst. + d'un/de mariage. Ma grand'mère désirait consulter pièces en main, afin de faire déclarer, s'il était possible, la nullité du mariage (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p.90). V. consommation ex. de AMIEL, Journal, 1866, p. 193 et ex. 2:• 4. L'institution du sacrement de mariage se réduit à une simple élévation, par un acte de la volonté du Christ, d'une institution déjà existante à l'état de sacramentalité.Théol. cath. t. 14, 1, 1939, p. 540.SYNT. Sainteté, indissolubilité du mariage; célébration, consécration du mariage; lois, préceptes, réglementation du mariage; offre, projet, promesse, proposition de mariage; demande en mariage; consentement, empêchement au mariage (de qqn); acte, carnet, certificat, contrat de mariage; annulation, dissolution, rupture du mariage.— Verbe + mariage. Quand il en sera temps, dans deux mois, vous demanderez cette jeune personne en mariage (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 585). On venait de bénir quelques mariages, à la paroisse, mariages de riches, mariages de pauvres (BLOY, Journal, 1894, p. 152). Je viens en fils respectueux, vous demander de consentir à mon mariage avec... celle que j'ai choisie (HERMANT, M. de Courpière, 1907, III, 8, p. 26). V. casser ex. de CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 647; consommer ex. 2.SYNT. Se décider, penser, songer au mariage; offrir, promettre, proposer le mariage à qqn; contracter mariage; accepter le mariage; prendre, recevoir, rechercher qqn en mariage; donner qqn en mariage à qqn; célébrer, conclure un mariage; annoncer son mariage; s'unir par le mariage à qqn; s'opposer au mariage de qqn; annuler, dissoudre, empêcher, rompre un mariage.b) P. méton., RELIG. CATH. Sacrement du mariage. Les personnes en bonne santé ne peuvent recevoir l'extrême-onction; le mariage ne peut être conféré qu'à des personnes non liées par des empêchements dirimants (Théol. cath. t. 14, 1 1939, p.636).c) Mariage libre. Union qui n'est pas consacrée par les actes civils et/ou religieux prescrits. Synon. mariage de la main gauche (v. gauche1 I A 2 a
), mariage en/à la détrempe (v. détrempe C 4 a spéc.). Un soir, Florent assista aux fameux comptes. Comme la jeune femme venait de toucher son argent, Charvet voulut lui emprunter dix francs. Mais elle dit que non (...). Ils vivaient sur la base du mariage libre et de la fortune libre (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p.749).
d) P. anal.— RELIG. CATH. Mariage mystique. Union spirituelle d'un être humain avec Dieu. Elle communiait presque chaque jour et passait de longues heures devant son image du mariage mystique de sainte Catherine (JOUVE, Paulina, 1925, p. 114). V. époux I B.— HISTOIRE♦Mariage du doge de Venise avec l'Adriatique. (Dict. XIXe et XXe s.). V. époux I B spéc.♦Mariage républicain. Supplice attribué au conventionnel Carrier et qui aurait consisté à jeter dans la Loire un homme et une femme attachés ensemble. Des attentats, des crimes inouïs furent révélés, notamment les mariages républicains et la noyade de six cents enfants à Nantes (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 323).— JEUX (aux cartes). Réunion dans la même main du roi et de la dame de la même couleur et, p. méton., jeu privilégiant pareille combinaison. Synon. brisque (d'apr. ALLEAU 1964). Son père et sa mère (...) passaient les longues heures de leur journée à jouer (...) d'interminables parties de mariage avec un jeu de cartes acheté dans un café (BOURGET, Disciple, 1889, p.90).2. Célébration de cette union (supra A 1 a). Synon. épousailles, noce(s). Le mariage à la mairie était pour dix heures et demie (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 435). Il constituait une dot à sa petite-fille Juliette qui en aurait la libre disposition au jour de son mariage (AYMÉ, Jument, 1933, p. 33). Le Georges-V accueille volontiers les mariages, championnats ou manifestations élégantes de la société parisienne (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 218). V. alliance ex. 2; consentement ex. 2; fiscal ex. 2:• 5. Dommage (...) qu'on ne pût marier les jeunes gens sur l'île. (...) ç'aurait été si simple que Thomas fît le mariage ici, dans la vieille église de tout le monde.QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 153.SYNT. Mariage civil, public, religieux, secret; mariage à l'église; mariage par procuration; cérémonie, fête, préparatifs, publication (des bans) du mariage; faire-part de mariage; liturgie du mariage, messe de mariage; anneau, cadeau, coffre, corbeille de mariage; lunch, repas de mariage; impôt sur le mariage; anniversaire de mariage; liens du mariage; fixer la date du mariage; différer, retarder un mariage; assister, procéder, être témoin, demoiselle/garçon d'honneur au mariage de qqn.3. État qui résulte de cette union (supra A 1 a). Aimer hors mariage; chaînes, charges, joies du mariage; la sécurité du mariage. C'était un monde encore démodé où personne n'imaginait que les jeunes filles eussent d'autre vocation que le mariage (NIZAN, Conspiration, 1938, p. 124). Tous les enfants, qu'ils soient nés dans le mariage ou hors du mariage, jouissent de la même protection sociale (Déclar. univ. Dr. Homme, 1949, p. 7). Au bout de vingt — vingt-deux — ans de mariage, on accorde beaucoup au silence: c'est dangereux (BEAUVOIR, La Femme rompue, Paris, Gallimard, 1967, p. 129). V. amour ex. 109; célibat ex. 2; dégager ex. 5.B. — Au fig. [Avec déterm. désignant les partenaires en cause] Association, union intime, harmonieuse1. d'une personne ou d'une collectivité avec une entité concrète ou abstraite. Une nation résulte du mariage d'un groupe d'hommes avec une terre (RENAN, Hist. Isr., t. 1, 1887, p.172). Le mariage de l'homme avec la pauvreté n'avait jamais été rompu (PÉGUY, Argent, 1913, p. 1128):• 6. Si Paganini (...) avait passé trois jours sans étudier, il aurait perdu, selon son expression, le registre de son instrument; il désignait ainsi le mariage entre le bois, l'archet, les cordes et lui...BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 244.2. de deux entités concrètes ou abstraitesa) de même nature. Mariage d'/des idées, de(s) sentiments, de(s) couleurs, de(s) sons, de timbres. Les formes que le dessin est appelé à reproduire sont toutes engendrées par la ligne droite et les lignes courbes (...). Le mariage bien assorti de ces deux lignes enfante la beauté (Ch. BLANC, Gramm. arts dessin, 1876, p. 23). Je ne méprise pas certes le noble plaisir, l'heureux et sain mariage des corps, quoique ma nature ait quelque peine à les concevoir dans leur plénitude (ARNOUX, Roy. ombres, 1954, p. 199):• 7. À Paris, (...) je verrai mes amis, dont beaucoup sont présents aux négociations que nous menons avec vos hommes politiques, pour préparer la merveilleuse union de nos deux peuples. Ainsi je serai un peu le témoin de ce mariage...VERCORS, Silence mer, 1942, p. 58.b) complémentaires ou opposées. À travers le monde se rencontrent de très nombreux cas où la flûte s'accouple (...) avec le tambour (...) c'est le mariage provençal du galoubet et du tambourin (SCHAEFFNER, Orig. instrum. mus., 1936, p. 242). Il s'effectue [dans le sommeil] un intime mariage entre le conscient et l'inconscient, mariage d'où jaillit le rêve (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 139):• 8. Dans ce mariage des ruines et du printemps, les ruines sont redevenues pierres, et perdant le poli imposé par l'homme, sont rentrées dans la nature. Pour le retour de ces filles prodigues, la nature a prodigué les fleurs.CAMUS, Noces, 1938, p. 16.SYNT. Mariage de l'âme et de la chair, des sens et de la raison, de la sagesse et de la folie, du ciel et de l'enfer, du jour et de la nuit, de l'Orient et de l'Occident, de l'eau et de la pierre; mariage de la matière avec l'esprit, de la pratique avec la théorie, de la civilisation avec la barbarie; mariage entre l'esprit et l'imagination.— Loc. Mariage de la carpe et du lapin. Alliance impossible, association de deux réalités incompatibles. Il est occupé à des recherches nobiliaires visant à découvrir lequel des deux se mésallie, dans le mariage de la carpe et du lapin (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 899).C. — Spécialement1. IMPR. Imposition en une seule forme de travaux disparates devant être imprimés sur un papier de même qualité, dans un souci d'économie de tirage (d'apr. COMTE-PERN. 1974). Voir E. LECLERC, Nouv. manuel typogr., 1932, p.343.2. MAR. ,,Les amarrages sont dits: (...) mariage lorsqu'on fait sur deux cordages parallèles des amarrages plats de distance en distance`` (GALOPIN, Lang. mar., 1925, p.36).Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1135 «un des sacrements de l'Église catholique institué pour sanctifier l'union de l'homme et de la femme» (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, rédaction AB, 842); 2. ca 1145 «union légitime entre un homme et une femme; action de se marier» (WACE, Conception N. D., éd. W. R. Ashford, 191: Par mariage s'asemblerent); 1160-74 «apport de chaque époux, dot» (ID., Rou, éd. A. J. Holden, II, 1135); 3. 2e moitié XVe s. «état, situation, rapports réciproques de personnes mariées» (Journ. de Paris sous Charles VI, 136 ds LA CURNE); 4. 1643 «célébration des noces» jour du mariage (CORNEILLE, Le Menteur, II, 3); 5. av. 1704 «acte par lequel une âme fidèle s'unit à Dieu» (BOSS., Sermons, Résurr. dernière, 3 ds LITTRÉ). II. 1. 1534 jeux (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder, XX, 107, p. 135); 2. 1588 «action de réunir, d'associer des choses; résultat de cette action» mariage du plaisir avec la necessité (MONTAIGNE, Essais, éd. Villey-Saulnier, III, 13, p. 1114 ds QUEM. DDL t. 22); 3. 1773 mar. «réunion de deux cordages» (BOURDÉ DE VILLEHUET, Manuel des marins, t. 2, p. 87); 4. 1932 impr. (E. LECLERC, loc. cit.). Dér. de marier; suff. -age. Fréq. abs. littér.:8 392. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 13719, b) 14797; XXe s.: a) 11718, b) 9006.
mariage [maʀjaʒ] n. m.ÉTYM. XIIe; de marier.❖———1 Dr. et cour. Union légitime d'un homme et d'une femme. || Couple uni par le mariage. || Contracter mariage, un mariage. ⇒ Alliance, amadouage (vx), conjungo (fam.), hymen (vx ou littér.), union; époux, femme, mari.1 Le mariage, dans l'ordre civil, est une union légitime de l'homme et de la femme pour avoir des enfants, pour les élever, et pour leur assurer les droits des propriétés sous l'autorité de la loi. Afin de constater cette union, elle est accompagnée d'une cérémonie religieuse, regardée par les uns comme un sacrement, par les autres comme une pratique du culte public (…)Voltaire, Dict. philosophique, Droit canonique, VI.a Dr. civ. || Mariage civil, contracté devant l'autorité civile. || Le mariage, institution (cit. 12) sociale. || Conjoints unis par les liens du mariage (⇒ Conjugal). || Qualités et conditions requises pour pouvoir contracter mariage (art. 144 à 164 du Code civil). || Âge minimum exigé pour le mariage. ⇒ Nubile. || Consentement (cit. 3) des époux au mariage. || Consentement des parents au mariage des enfants mineurs. || Mineur émancipé par le mariage. || Empêchements, oppositions au mariage. || Prohibition du mariage entre parents en ligne directe, entre proches collatéraux. || Délai de viduité imposé à la femme veuve ou divorcée pour contracter un nouveau mariage.2 L'homme avant dix-huit ans révolus, la femme avant quinze ans révolus, ne peuvent contracter mariage.Code civil, art. 144.3 S'il n'y a ni père, ni mère, ni aïeuls, ni aïeules, ou s'ils se trouvent tous dans l'impossibilité de manifester leur volonté, les mineurs de dix-huit ans ne peuvent contracter mariage sans le consentement du conseil de famille.Code civil, art. 159.♦ (1690). || Contrat de mariage (→ Capacité, cit. 10; instrumenter, cit. 1). ⇒ Accordailles; matrimonial (régime).♦ Formalités antérieures à la célébration (cit. 1) du mariage. ⇒ Prénuptial (examen prénuptial), publication(s). || Le mariage est célébré à la mairie devant l'officier de l'état civil (maire ou adjoint). || Après le « oui » des époux, le mariage est scellé par la formule d'union de l'officier de l'état civil. || Signature des témoins sur le registre des mariages. — (1804). || Acte de mariage (→ Légitime, cit. 5). — Livret de famille remis aux époux à l'issue de la célébration du mariage.4 Il (l'officier de l'état civil) recevra de chaque partie, l'une après l'autre, la déclaration qu'elles veulent se prendre pour mari et femme; il prononcera, au nom de la loi, qu'elles sont unies par le mariage et il en dressera acte sur-le-champ.5 (…) les formalités, la lecture du Code, les questions posées, la signature des pièces, furent expédiées si rondement, qu'ils se regardèrent, se croyant volés d'une bonne moitié de la cérémonie… (On) remit à Coupeau le certificat de mariage (…)Zola, l'Assommoir, t. I, III, p. 83.♦ Enfants nés du mariage, conçus (cit. 6) pendant le mariage, hors mariage (→ Enlèvement, cit. 4; légitimation, cit. 2). || Enfants nés d'un premier, d'un second mariage. ⇒ Lit.♦ Nullités de mariage : vices de consentement, erreur (cit. 39) sur la personne, impuberté, bigamie, inceste… || Mariage nul (1629), invalide (cit. 0.1). || Mariage putatif. || Dissolution du mariage par divorce (ou conversion de la séparation de corps en divorce) ou par décès de l'un des conjoints (→ Dissoudre, cit. 9). — Contracter un second mariage. ⇒ Remariage; noce (secondes noces).6 On ne peut contracter un second mariage avant la dissolution du premier.Code civil, art. 147.7 Fidèle par tendresse, par devoir, par fierté, elle se rembrunissait à mon premier divorce, davantage à mon second mariage (…)Colette, la Naissance du jour, p. 45.b Dr. ecclés. || Mariage religieux (qui, en France, ne peut être célébré par les ministres du culte qu'après le mariage civil). || La sainte institution (cit. 10 et 12), la sainteté du mariage. — Relig. cathol. || Le Sacrement de mariage. || Promesse de mariage. || La publication des bans et la bénédiction du mariage à l'Église. || Indissolubilité du mariage (→ Indissolublement, cit. 1). — Annulation d'un mariage en cour de Rome.2 (V. 1660). Par anal. (Théol.). || Mariage mystique, chaste, mariage d'une âme avec Dieu, avec Jésus-Christ (→ Époux, cit. 12).3 (Dans d'autres sociétés). || Formes diverses du mariage, selon les civilisations, les époques… ⇒ Polyandrie, polygamie, et les suff. -game, -gamie; et aussi concubinat, lévirat; morganatique (mariage morganatique). || Mariage patrilocal, matrilocal.8 Le mariage (parmi les nomades) n'y sera pas aussi assuré que parmi nous, où il est fixé par la demeure et où la femme tient à une maison : ils peuvent donc plus aisément changer de femmes, en avoir plusieurs, et quelquefois se mêler indifféremment comme les bêtes.Montesquieu, l'Esprit des lois, XVIII, XIII.♦ En franç. d'Afrique. || Mariage coutumier, conforme aux coutumes, non enregistré par l'État civil.4 ☑ Loc. Mariage de la main gauche.5 Mariage entre hommes, mariage d'homosexuels. ⇒ Androgamie.———II Cour.1 Action, fait de se marier. || Garçon, fille en âge (⇒ Nubilité, puberté), en état de contracter mariage (⇒ Mariable). || Mariages précoces (→ Eugénique, cit. 1). || S'unir par le mariage. ⇒ Convoler, épouser (s'), marier (se). || Célibataire qui se décide, se résout au mariage. || Cette liaison (cit. 11) devient un quasi-mariage. || Régulariser par le mariage une union illégitime. || Faire des projets de mariage pour ses enfants. ⇒ Établissement. || Mariage décidé, arrangé par les familles. || Mariage par relations, par l'intermédiaire d'une agence matrimoniale. || Fréquenter une jeune fille en vue du mariage. ⇒ Motif (pour le bon motif). || Entrer dans une famille par le mariage; s'allier par mariage à une famille.9 (…) le mariage est une plus grande affaire qu'on ne peut croire (…) il y va d'être heureux ou malheureux toute sa vie (…)Molière, l'Avare, I, 5.10 De toutes les choses sérieuses, le mariage étant la plus bouffonne (…)Beaumarchais, le Mariage de Figaro, I, 9.10.1 Elle lui cita la fille d'une de leurs voisines, qui s'étant échappée de la maison paternelle, était aujourd'hui richement entretenue et bien plus heureuse, sans doute, que si elle fût restée dans le sein de sa famille; qu'il fallait bien se garder de croire que ce fût le mariage qui rendît une jeune fille heureuse.Sade, Justine…, t. I, p. 9-10.11 (…) le comte Paul fut si attentif auprès de Nathalie, que le monde le considéra comme lui faisant la cour. Ni la mère ni la fille ne paraissaient songer au mariage.Balzac, le Contrat de mariage, Pl., t. III, p. 100.12 Sa réponse ordinaire était qu'il avait passé l'âge où l'on se marie par entraînement, et que le mariage, comme tous les actes capitaux ou dangereux de la vie, demandait un grand élan d'enthousiasme.E. Fromentin, Dominique, II.13 L'idée de mariage rôde sans cesse dans toutes les maisons à grandes filles et prend toutes les formes, tous les déguisements, tous les moyens.Maupassant, Contes, « Mlle Perle », p. 177.14 Toutes les mères, par principe, ne souhaitent rien tant pour leurs fils que le mariage, mais désapprouvent la femme qu'ils choisissent.R. Radiguet, le Diable au corps, p. 162.♦ Démarches en vue du mariage, pour conclure (cit. 2) un mariage. || Le mariage de M. X, de M. X avec Mlle Y. || Faire une demande en mariage. || Elle a reçu, repoussé de nombreuses demandes en mariage. ⇒ Prétendant. || Demander (cit. 34) une jeune fille en mariage. ⇒ Main (demander la main). — Promettre le mariage à qqn. || Donner sa fille, son fils en mariage à… ⇒ Fiancer. || Rompre un mariage, un projet de mariage. ⇒ Fiançailles. || S'opposer à un mariage (→ Attendre, cit. 119), en parlant des parents qui refusent leur consentement. — Elle adore faire des mariages. ⇒ Marieur. — Littér. || Le Mariage forcé (1664), comédie-ballet de Molière. || Le Mariage de Figaro (1784), comédie de Beaumarchais.15 — (…) Sur quelle pensée (…) la voulez-vous donner (votre fille) en mariage, au fils d'un médecin ?… Par cette raison-là, si votre petite était grande, vous lui donneriez en mariage un apothicaire ?Molière, le Malade imaginaire, III, 3.16 Plusieurs cavaliers des plus considérables d'Espagne me recherchèrent en mariage.A. R. Lesage, Gil Blas, I, XI.♦ Faire un mariage d'argent (II., 2.), d'intérêt. || Riche mariage, beau mariage (→ Héritier, cit. 22); mariage avantageux (→ Flatter, cit. 11), inespéré (→ Caste, cit. 3). ⇒ Parti (un riche parti). || Mariage de raison, de convenance, d'amour, d'inclination (cit. 16).17 Or, les pairs de France chercheront tous de riches héritières pour leur fils, n'importe où elles se trouveront. La nécessité où ils sont tous de faire des mariages d'argent durera plus de deux siècles.Balzac, le Bal de Sceaux, Pl., t. I, p. 92.18 J'étais parvenu à transformer (…) ce mariage d'amour, ou plutôt d'amourette, en un mariage de raison, et lequel ! puisque la raison n'y tenait aucune place, chacun ne trouvant chez l'autre que les avantages qu'offre un mariage d'amour.R. Radiguet, le Diable au corps, p. 46.19 Mon père avait fait un mariage de raison qui s'était, comme il arrive si souvent, transformé en mariage d'amour. Il avait été heureux à sa manière qui était silencieuse et grave. Il n'avait jamais eu d'aventures amoureuses, au moins depuis son mariage (…)A. Maurois, Climats, I, III.♦ ☑ (1746). Loc. fam. Vx. Mariage de garnison : concubinage.2 (1643). Spécialt. a La cérémonie du mariage. ⇒ Noce; épousailles (vx). || Fixer la date, le jour du mariage. || Assister à un mariage. || Mariage célébré dans la plus stricte intimité. || Mariage clandestin. || Mariage en grande pompe. || Un beau, un grand mariage. — Faire-part de mariage. || Présents, cadeaux, corbeille, dragées de mariage. || Poème composé à l'occasion d'un mariage. ⇒ Épithalame. || Habits (→ Gentil, cit. 7) de mariage. || Messe de mariage. ⇒ Bénédiction (nuptiale). || Cortège de mariage. ⇒ Demoiselle, garçon (d'honneur). — Absolt. || Il y a eu deux mariages ce matin. — Repas, lunch, dîner de mariage (→ Candélabre, cit. 2). || Partir en voyage de noces après le mariage.20 (Il) ne songea plus qu'à réparer, par la pompe et la magnificence de son mariage, la rigueur dont il avait usé avec Zaïre.Voltaire, Zaïre, « Lettre à M. de La Roque ».21 La mode du mariage n'était pas en 1833 ce qu'elle est aujourd'hui (…) on ne pratiquait pas le mariage au grand trot. On s'imaginait encore à cette époque, chose bizarre, qu'un mariage est une fête intime et sociale, qu'un banquet patriarcal ne gâte point une solennité domestique, que la gaîté, fût-elle excessive, pourvu qu'elle soit honnête, ne fait aucun mal au bonheur (…)Hugo, les Misérables, V, VI, I.22 (…) ils assistèrent à trois mariages, perdus dans trois noces bourgeoises, avec des mariées en blanc, des fillettes frisées, des demoiselles à ceintures roses, des cortèges interminables de messieurs et de dames sur leur trente-et-un (…)Zola, l'Assommoir, t. I, III, p. 82.b Cortège nuptial.22.1 Sur la route un mariage passait. Des voitures sales enrubannées d'un tulle poussiéreux cornaient à n'en plus finir. Autre corrida ! songea Francis… À l'arrière brimbalaient par dizaines sur le pavé des boîtes de conserve enfilées sur une corde. Par les portières s'élevaient des ballons multicolores.Yann Queffélec, le Maître des chimères, p. 289.3 (Fin XIVe). État d'une personne mariée, d'un couple marié. || Nostalgie du mariage (→ Célibataire, cit. 2). || Il y a des garçons (cit. 17) qui ne pensent qu'au mariage. || « Le mariage surtout et la province vieillissent un homme » (→ Étonnamment, cit., Stendhal). || Les joies, les liens, les chaînes (cit. 19) du mariage. || Mariage et célibat (cit. 5 et 6).23 J'ai souvent pensé que si l'on pouvait prolonger le bonheur de l'amour dans le mariage, on aurait le paradis sur la terre.Rousseau, Émile, V.24 Aujourd'hui, une femme de qualité et de tempérament réellement passionné s'accommode très mal d'un amant… Elle veut épouser l'homme qu'elle aime. C'est dans le plein jour, l'aisance, la légalité du mariage que se déploie tout le cœur d'une amoureuse. Par le mariage, elle obtient la présence de l'homme et sa soumission (…)J. Chardonne, Éva, p. 105.25 (…) le mariage est un enfer s'il y a chambre commune; chambres distinctes, il n'est plus que le purgatoire; sans cohabitation (en se rencontrant deux fois par semaine), il serait peut-être le paradis.Montherlant, les Lépreuses, II, XXI.♦ Les premiers jours (→ Écueil, cit. 6), les premiers temps du mariage. ⇒ Lune (de miel). → Grâce, cit. 83. || Couple qui fête ses vingt-cinq, ses cinquante années de mariage. ⇒ Noce (noces d'argent, d'or).4 Le mariage considéré dans les relations des conjoints. ⇒ Ménage, union. || Mariage mal assorti (cit. 18) du fait de l'inégalité des conditions sociales (⇒ Mésalliance). || Mariage mal équilibré (→ Insatisfait, cit. 3). || Mariage harmonieux, heureux (→ Exceptionnel, cit. 7).26 Il y a de bons mariages, mais il n'y en a point de délicieux.La Rochefoucauld, Réflexions morales, p. 113.27 Répondant à une réflexion de Vivian Bell sur le mariage et l'amour : — Il faut qu'une femme choisisse, dit-il. Avec un homme aimé des femmes, elle n'est pas tranquille. Avec un homme que les femmes n'aiment pas, elle n'est pas heureuse.France, le Lys rouge, XIII.♦ Les liens sacrés du mariage. || Garder, rompre, violer la foi du mariage (→ Souiller la couche nuptiale). — ☑ Loc. fam. Donner des coups de canif dans le contrat de mariage.♦ Spécialt. || Le mariage et les relations charnelles entre conjoints. || Consommer (cit. 1) le mariage. || Mariage blanc, qui n'a pas été consommé. || « L'œuvre de chair ne désireras qu'en mariage seulement » (IXe commandement du Décalogue).28 (…) je trouve le mariage une chose tout à fait choquante. Comment est-ce qu'on peut souffrir la pensée de coucher contre un homme vraiment nu ?Molière, les Précieuses ridicules, IV.29 Les mariages, pendant quelque temps, sont soutenus par le désir; une journée de scènes ou de silences est équilibrée par vingt minutes de nuit.Montherlant, les Lépreuses, I, VI.30 (Lucile de Chateaubriand) avait consenti, en 1796, au mariage avec un vieillard parce qu'elle avait cru ce mariage destiné à rester blanc (…)A. Maurois, Chateaubriand, V, II.5 L'institution sociale du mariage (→ le sens I). || Étude sur le mariage et le divorce.30.1 (…) on interroge, on cuisine l'acteur J. D. sur ses rapports avec sa femme (elle-même comédienne); l'intervieweur a envie que ce bon mari soit infidèle; cela l'excite, il exige un mot trouble, un germe de récit. Le mariage donne ainsi de grandes excitations collectives : si l'on supprimait l'œdipe et le mariage, que nous resterait-il à raconter ? Eux disparus, l'art populaire mutera de fond en comble. (Lien de l'œdipe et du mariage : il s'agit de « l' » avoir et de « le » transmettre.)R. Barthes, Roland Barthes, p. 125.———III Fig.1 (1588, in D. D. L.). Action d'associer, d'assortir des choses; résultat de cette action. ⇒ Accord, alliance, association, assortiment, mélange, réunion, union. || Mariage de deux couleurs, de deux parfums… — Mariage de la poésie et de la musique dans le lied (cit. 2). || Heureux mariage de mots (→ Esprit, cit. 109).2 ☑ Loc. fig. (Fam.). Le mariage de la carpe et du lapin, se dit d'une alliance saugrenue, d'une association contraire à la nature des choses.31 J'ai trop sacrifié à l'idée d'apaisement… Il y a des mariages de la carpe et du lapin auxquels on a tort de s'obstiner.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IX, VII, p. 67.3 (1534). Spécialt. (T. de jeu). Réunion dans la même main du roi et de la reine d'une même couleur. — (1840). Par ext. Jeu de cartes où l'on cherche à faire des « mariages ». ⇒ Brisque. || Le bésigue était proche du mariage.4 Vx. Billet de bal pour un couple.32 Rien de plus facile que de se procurer des billets de bal; il y a des restaurants, des cafés où l'on en trouve toujours : vous demandez un mariage, et l'on vous donne sur-le-champ des billets pour un cavalier et pour une dame.Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 374.❖COMP. Formariage.
Encyclopédie Universelle. 2012.